lundi 30 juin 2008

les femmes et le tabac

Je sais à présent pourquoi les femmes n'ont pas peur de fumer!

Vu sur des paquets de cigarettes...








Elles ne se sentent pas concernée!!!

Je rassure mes lecteurs, j'ai arrêté de fumer en 1976 et je n'ai toujours pas repris.
Si tu fumes lecteur, pense à ceux qui t'aiment et que tu aimes...

Pour le logement y a du bon mais je dois suivre pour finaliser.
Bonne soirée.

jeudi 26 juin 2008

Enfance


Peu de temps à vous consacrer en ces temps de canicule où mes journées sont peuplées de recherches et de visites de logement mais aussi de journée dues au titre de ma recherche d'emploi. Mais aussi de cours particuliers... C'est juste mon lot du moment.

J'avais commencé, voici quelques temps, ce poème que je veux dédier à mon plus jeune fils, Pascal, mais à aussi à tous les parents qui ont vu grandir et s'envoler leurs enfants.

Enfance

Tes rives sont bordées des fleurs de l’insouciance
Glanant parmi tes rêves, sans penser à demain
Tu composes un bouquet au parfum d’impatience
Que tu adresses au monde, mon petit chérubin.

Au long de ton chemin parsemé de confiance
Pavé de jours heureux, de douceur et d’amour
Tu guettes l’absolu avec tant constance
Que tu conquiers le monde de ta seule bravoure.

Tu abandonnes au temps, alors, tous tes trésors
Les yeux attendrissants d’innocente candeur
Pour déserter le nid et prendre ton essor.

De ta pugnacité, revêtu de Lumière,
Tu affrontes la vie, avec tant de bonheur,
Qu’imprégnés de tendresse, tes parents en sont fiers.




Projet:
oeuvre originale en cire de
Jean-François Leroy
Retrouver son site ici:
http://www.leroy-sculptures.com/?page=1&lang=

La mère (la vieillesse) regarde vers le sol et symbolise le passé.
L' épouse ( la jeunesse) regarde devant elle et symbolise le présent.
La fille (l'enfance) regarde vers le ciel et symbolise le futur.






Je vais faire un petit effort pour venir vous lire; je vous souhaite douce nuit.

dimanche 22 juin 2008

Joséphine avait préparé des jus de fruits frais avec des pommes cythère et de goyaves. Elle me servit ces jus bien frais accompagnés d’un sorbet au corossol. Tandis que nous dégustions ces véritables délices, elle poursuivit.



La journée se termina par une cérémonie de présentation des kunana, vanneries dans lesquels seraient mis en place les insectes.

kunana


Le lendemain, à l’aube, les hommes qui avaient été désignés partirent en forêt pour aller les guêpes et les fourmis. En attendant leur retour, les jeunes gens des différents villages dansèrent une danse olok.

Les tepiem , en début d’après midi se mirent à nourrir les insectes, à l’aide de fragments de cannes à sucre râpés, déposés sur leur kunana.

Alors que l’après-midi avançait, on emmena les postulants au maraké vers le fleuve ; là on les lava avec des feuilles de roucouyer afin d’enlever toute trace de pâte de roucou afin que l’odeur ne gêne en rien une quelconque piqûre ou une quelconque morsure..


les voici ces fourmis...


Tandis que Kulu et les autres garçons sont parés de nombreux colliers de perles, Kulinaïlu et l’autre fille porte la couronne hamelé.

La danse des tepiem se poursuivra une grande partie de la nuit, tandis que les enfants organisaient des jeux de rôle ; jeux d’imitation, d’opposition prenant pour thème les animaux de la forêt ou du village : le chien poursuivant un kapiwara, le crapaud ou le tamanoir ; jeux aussi plus tournés vers les esprits, mimant le combat que peuvent mener les bons et les mauvais esprits.

Entrecoupés de danses et de chant kalau, dans la langue secrète, les jeux se poursuivaient tandis que les tepiem dansaient sur la pirogue. Et au petit matin, on fit approcher les deux filles. Elles se virent enleva tous leurs colliers. Et ce fut Kulinaïlu qui fut la première à être présentée à une vieille femme qui officia. Le kunana de Kulinaïlu ne contenait pas moins d’une soixantaine de fourmis paraponera clavata qui avaient été fixées à sa vannerie par la taille…toutes aussi affamées les unes que les autres, mises en appétit par la canne à sucre.

sympathiques mâchoires pas vrai?

Elle lui appliqua la vannerie d’abord sur la poitrine. Kulinaïlu serra les mâchoires, ferma les yeux et attendit que les petits monstres se mettent à lui lacérer la peau si tendre de sa jeunesse. L’application lui sembla être une éternité. Mais elle résista à la première douleur en ouvrant alors les yeux et fixant le regard de la femme. Elle renouvela l’application sur le dos, sur les bras, les cuisses et les jambes.



et vraiment engageante!!!


Je vous souhaite une douce soirée et une nuit sans cauchemar...

samedi 21 juin 2008

USAP... ASM ce midi

fatiguée la Muse


Trop de recherches et trop de kilomètres accumulés ... et toujours rien!
Je fais une pause écriture...elle attendra demain!
Aujourd'hui Marseille s'est habillée de sang et or.( et aussi de bleu et jaune)
C'était la demi finale de rugby qui allait désigner le finaliste pour obtenir le bouclier de Brennus.
Le ASM Clermont Auvergne affrontait l'USAP de Perpignan. Il s'agit de rugby bien sûr.
J'adore les ambiance de match de rugby beaucoup plus festives que celles de foot.

Quelques photos d'avant match? c'est parti...

voiture supportrice : alleeez!

ambiance bonne enfant...des supporters de l'USAP saluent ceux de L'ASM



à deux pas du Vélodrome...33° sans compter la fièvre du match à venir! Ceux là nous ont fait le haka...


Bonne soirée à vous tous ! bonne fête de la musique!!!

jeudi 19 juin 2008

Ce soir- là, Joséphine avait avec elle ses petites filles à qui elle tressait les cheveux, en nattes très fines.J'ai toujours admiré les motifs que l'on pouvait faire avec les cheveux crêpus.

Les journées qui allaient suivre seraient gravées à jamais dans leur mémoire. Ils allaient enfin accéder au monde des adultes. Mais pour cela il fallait subir le maraké jusqu’au bout sans broncher. Et lorsque le jour se leva, Kulinaïlu avait encore une appréhension. Saurait-elle serrer les dents lorsque…


Sur le fleuve, proche de leur carbet, les tepiems se réveillaient. Le brouillard, qui avait recouvert les eaux du fleuve, se levait lentement et atteignait déjà la cime des arbres. Les coqs du village faisaient déjà entendre leur chant et deux chiens du village se disputaient les os d’un singe boucané.

La danse reprit sous le tukusipan, il était à peine sept heures. Et c’est à Kulu que revint l’honneur de porter le taphem du village d’en bas. Les momaï s’étaient mis en ligne pour danser et chacun d’entre eux chantaient leurs phrases , tandis que les danseurs du village d’en haut chantaient le maipuli, scandant chaque phrase du bâton enep. Les graines de kawai qui y étaient suspendues ainsi que celles qu’ils avaient à leurs chevilles. Le rythme déjà rapide s’accélère.


Au bout de deux heures, les femmes du village d’en haut vinrent apporter des marmites de cachiri. Il en fut bu de grande quantité. Chaque parrain, les mato, prépara avec soin le olok. Sur la carcasse du chapeau, ils placèrent d’abord les grandes plumes rouges de aras, puis des bandeaux de plumes diverses qui garnirent le devant du olok. Durant toute cette cérémonie, il leur fut interdit de boire et de manger.

Tandis que les danseurs mangeaient, les momaïs eux continuèrent à danser sur place. Deux jours durant se succédèrent danses et beuveries ; beaucoup de personnes tant parmi les danseurs que parmi les invités étaient ivres, tant la quantité absorbée était importante. Au matin du second jour, se termina le chant kalau, mais les danses kanawa et maipuli elles continuèrent.

Le troisième jour, on établit un pont de danse avec un vieux canot placé sur une tranchée. Le canot était placé de telle manière qu’il avait le soleil levant dans les yeux. Au début, le canot fut porté au dessus de leur tête, et tandis qu’ils restaient debout et immobile quelques minutes, le chef du village vint les fouetter sur tout le corps avec des feuilles de palmiers pour qu’ « ils ne soient pas paresseux » Le canot fut alors posé sur la tranchée et la danse reprit. Le pas des momaïs qui dansèrent dessus faisait vibrer le fond du canot comme la peau d’un tambour.

mardi 17 juin 2008

Elle m’attendait ce soir là alors que je venais de prendre un bain dans le Maroni. L’air était moite, la chaleur pesante. La saison des pluies se faisait attendre et pourtant plus elle approchait plus l’air se chargeait et moins l’on avait envie de bouger. L’eau tiède du fleuve rafraichissait pourtant. Le niveau était très bas, laissant apparaître les rochers qui d’ordinaire étaient sous l’eau et formaient de petits bassins qu’il valait mieux éviter. C’était là le repère des caïmans et autres piraïs qui détestaient le courant.

Elle portait un chapeau de paille tressée à la forme bien particulière et souriait en me voyant apparaître vêtue de mon seul paréo.

Un carbet regorgeait de maipulis, nom que l’on donne aux tapirs, dans cette contrée. Les momaïs allaient être paré de colliers de perles. Par-dessus le kalimbé venait s’ajuster la ceinture maraké aux motifs si reconnaissables d’animaux mythiques représentant les esprits des eaux et de la brousse. Des colliers faits d’une simple rangée de perles bleues ou rouges entouraient les chevilles, les mollets ou les avant-bras des postulants. De larges colliers pendaient également de leur cou, les alourdissant un peu plus. Certaines personnes que j’ai connues me disaient qu’ils portaient une dizaine de kilos de perles sur le corps. Il est vrai que de larges ornements de perles couvraient aussi le dos ou le torse de chacun d’eux.


roucou


Ce que Kulinaïlu apprécia le plus ce fut lorsqu’on vint lui appliquer les peintures corporelles. Des femmes vinrent leur poser, d’abord sur le visage puis sur le corps ces dessins aux motifs géométriques. Elles utilisaient le génipa, colorant végétal bleu-noir et traçaient sur le torse et les bras des motifs sokané. Le regard de Kulu croisa celui de Kulinaïlu, appréciant la beauté des motifs sur son visage. Ils échangèrent un sourire. Et tandis qu’il reprenait sa flute en griffe de tatou, il joua une mélodie qu’il avait composée pour elle.

D’autres momaï avaient pris la trompe lué. Chacun d’eux portait la couronne ornée de plumes de toucans, les plumes de aras aux deux bras.

Ainsi parés, les postulants reçurent des femmes des marmites et un peu de cassave. Il ne s’agissait pas pour eux de manger car ils ne firent que la goûter avant de la jeter à terre. Puis ils firent le tour du carbet et se dirigèrent vers le dégrad pour y embarquer à bord de pirogues. Assis dans les canots, ils regardèrent fixement devant eux, et partirent alors vers le lieu où allaient se dérouler les épreuves.

Là des hommes et des femmes sont abreuvés de cachiri qu’ils vomissent en respectant le rite traditionnel.

Les canots qui transportaient les momaï arrivèrent de concert. Ils en descendirent cérémonieusement et firent le tour du tukusipan, jouant de la flute.


Bonne soirée lecteur que ta nuit soit aussi douce que celle qui se prépare ici.

Retour

Une maman qui ne va ni mieux ni plus mal "juste quelques années en trop" vous ajoute-t-elle...

Quelques jours passés ensemble à se faire du bien ; du temps passés ensemble, à discuter de choses et d'autres, à lui bricoler un peu son jardin, ses rosiers, à faire deux ou trois menus réparations, le temps de faire de la confiture de fraises... "pur fruits pur sucre" rajouterait-elle..., du temps pour aller se recueillir sur la tombe de mon papa pour la fête des pères et pour prier pour tous ceux qui nous ont quittés et me voici de retour à prendre des rendez vous pour des apparts, à prévoir la visite de ces logements, à dispenser des cours particuliers et à se préoccuper de l'emploi...

Etre à la retraite et avoir un carnet de rendez vous de ministres ou presque...et puis commencer à venir vous lire et rattraper le retard de lecture. Vos photos sont belles, vos textes toujours aussi poignants... et le bonheur de les partager toujours aussi agréable.

Ce soir je prendrai le temps de poursuivre mon récit...Hier soir j'étais vraiment trop fatiguée pour le faire.

Que le soleil brille dans vos vies!

jeudi 12 juin 2008

Départ

Encore un départ sur Marvejols vers 11heures. Ma Maman me disait l'autre jour:"tu m'as donné de mauvaises habitudes de venir me voir ainsi."
Moi je dis que toutes mes mauvaises habitudes soient là .
En attendant garnir le frigo pour mon fiston et visiter un autre appart...Ca va finir par le faire...
Pas de maraké avant lundi soir et pas de visite chez vous aujourd'hui...mais vous le savez je rattraperai mon retard de lecture.
A vous tous lecteurs assidus un bon week-end.
Mais oui aux passants occasionnels aussi !!!

;)

mercredi 11 juin 2008

« Regarde comment on prépare les christophines , me dit Joséphine. Ce soir je fais un gratin. C’est un très bon légume. »

Lorsqu’elle se coucha, la petite Kulinaïlu avait encore de larmes au fond de ses yeux à la pensée de la dernière épreuve du piment sec, se demandant ce que demain lui réserverai. La nuit fut courte. Il faisait encore nuit lorsque les danseurs des villages d’en haut reprirent les danses maipuli. Il n’était que quatre heures du matin et déjà les tambours résonnaient et déjà les flutes se faisaient entendre. D’abord doucement, le chant s’amplifia jusqu’à résonner dans la forêt qui s’éveilla. Les singes hurleurs se joignirent à la mélopée, rejoint bien vite par les quiquivis, les paypayos et autres aganmis…


lever dans un carbet


Il n’était bien sûr plus question de dormir mais de reprendre le cours des préparatifs au maraké. D’autres danses allaient s’enchaîner, répondant à celle-ci ; le taphem serait encore échangé au cours de la journée tenu par les gens du haut puis par ceux du bas. On le mettrait à l’abri sous le tukusipan.

Les habitants des villages du haut vinrent alors apporter des fruits près du carbet de réunion : des régimes de bananes, des papayes et de la canne à sucre. Pendant ce temps leurs femmes enduisirent la peau des hommes d’en bas de roucou. Ils posèrent alors quelques fruits au pied du taphem en guise d’offrande. Le reste de fruits resta au village tandis que les hommes quémandèrent encore du cachiri qui devenait de plus en plus rare.

Tous allaient rejoindre les villages d’en haut ou d’en bas. Mais aujourd’hui Kulu allait rester ; lui et les autres. Il n’était plus question de reculer. Ils étaient devenus des momai. Ils vont être commandés par les habitants du village et plus particulièrement par une sorte de parrain qu’ils auront choisi. Il s’agit plutôt d’un maître qui ne prononcera jamais son nom. Et la première fois que Kulu s’entendit appeler i-ekï, mon chien, il eut une sorte de haut le cœur .

Il allait falloir supporter tant de choses pendant les quelques jours qui allaient les séparer des épreuves finales. Il était content de voir que Kunilaïlu était dispensée de ce service de momai. En revanche, il la voyait souvent passer affublée d’une matrone qui n’arrêtait pas de lui donner des ordres et lui parlait mal. Il avait un pincement au cœur à chaque parole déplacée.



ciel de case(je prendrai en photo celui que j'ai chez moi)


On les occupa à confectionner des paniers pour aider au transport du cachiri. Ils tressèrent en silence de liane franche. Quelques hommes étaient là pour les aider. Les momai n’avaient pas le droit de parler ou alors à voix basse, quasi inaudible. En revanche, ceux qui étaient là pour faire avancer le travail plus vite chantaient …
Le jour du départ pour le début des cérémonies était venu ; les momai allaient enfin être présentés.


Douce soirée lecteur.... Je vais passer quelques jours auprès de ma maman jusqu'à lundi. Croisons les doigts pour que l'appartement vu cette après midi soit pour moi...Merci aussi à tous ceux qui sont passés lire Siamoises. J'en remettrai encore deux demain...

mardi 10 juin 2008


Joséphine ce soir- là fumait sa pipe sur les marches de son carbet, sa longue jupe entre ses jambes écartées, les avants bras posés sur ses genoux. Le petit fourneau ne pouvait contenir guère de tabac, mais était-ce bien du tabac ? Je dois dire que je ne lui ai jamais posé la question. Elle m’attendait et je pense qu’elle était heureuse de ma visite. Je ne savais pas quel tour allait prendre son récit. Elle savait bien où elle en était resté et donc elle poursuivit.

Kulinaïlu mais aussi les autres tepiems commencèrent par faire une vannerie de forme cylindrique qu’ils habillèrent de perles fines et colorées, de manière à obtenir, chacun, des motifs bien particuliers. Les animaux mythiques de la forêt étaient largement représentés ou du moins leur esprit. Puis ils garnirent la coiffe de plumes blanches, de plumes de toucan et de duvet blanc et sur le dessus ils placèrent de grandes plumes rouges de la queue de aras. Une grande tige en demi-cercle recouverte de coton donnait à l’ensemble sa rigidité. C’était un plaisir de voir leur habileté dans cet exercice qui demande concentration.Ils s’appliquaient à leur tâche tandis que le village continuait à vivre à son rythme ; parfois quelqu’un s’approchait pour regarder mais jamais aucune parole n’était prononcée.



Une fois fini ce chapeau, ils partirent en forêt afin d’abattre un acajou ; ils devaient réaliser chacun un tabouret dans ce tronc, taillé d’une seule pièce, le kololo. Et chacun là aussi rivalisa d’adresse, de force et d’imagination pour tailler le plus joli des tabourets. Ils maniaient le sabre d’abattis à la perfection ; les filles pour avoir eu à l’utiliser dans les travaux des champs et les garçons pour avoir eu à s’en servir dans la construction de pirogue. Ce sont des gestes qu’ils avaient appris de façon naturelle.

Le lendemain matin, la journée se passa à la confection des ornements de dos. Des adultes du village vinrent les aider dans ce travail. Il s’agissait de simuler des ailes, à l’aide plumes. Et puis chacun réalisa sa flèche maraké de parade, flèche spéciale qui se termine par un cadre entouré de fil de coton, de morceau de bambou et de petits bouts de coton.

Pendant ce temps dans le village on s’affairait à d’autres activités traditionnelles. Il s’agissait de construire un taphem, sorte d’ornement symbolisant un squelette coiffé d’un chapeau de danse Olok. Dans le village de Kulu, on faisait la même chose. Ils devaient être échangés lors d’une danse à venir. Car dans tout maraké, l’échange restait la part essentielle. On sentait la fièvre monter dans le village.

Deux jours plus tard, les villages s’étaient à nouveau réunis pour cette danse. Ceux du village d’en haut se dirigèrent vers le grand carbet circulaire, et en firent le tour portant haut leur taphem. Ils se mirent à danser en file faisant le tour du tukusipan.



Peu après, ils subirent le rite du piment sec. Tous pleurèrent et toussèrent devant l’âcreté de la fumée dégagée. Puis ceux du village d’en bas entrèrent en action, tournant en sens inverse. L’homme de tête, celui qui conduisit les Hommes du village d’en bas, se saisit au passage du taphem des hommes du village d’en haut. La résistance ne fut pourtant que bien symbolique. Le taphem conquis fut amené dans sous un carbet. Vint alors le moment de se restaurer, mais toujours de façon bien symbolique. On échangea entre gens d’en haut et gens d’en bas la nourriture faite de galettes de cassave.En revanche le cachiri continuait à couler à flots. Et même si cette boisson ne contenait pas beaucoup de degré, ses ravages commençaient à se faire sentir.

L’on dansa encore jusque tard dans la nuit.


lundi 9 juin 2008

Depuis quelque temps j'alimente un blog qui a pour nom "Siamoises"... Ce blog est en hommage à Marie, que vous avez connu aussi comme MarieL. Elle était devenue ma grande soeur, ma confidente,mon amie. Certains d'entre, vous allez la découvrir dans des registres extraordinaires.


Pourquoi Siamoises ? parce que c'est le surnom que nous avaient donné les amis d'internet. Il y avait entre nous une telle fusion. Des surnoms on nous en a donné d'autres que vous découvrirez sans doute plus tard.

Pour l'instant sachez que demain commence notre "grand oeuvre" Nous étions fières l'une et l'autre de ce que nous avions fait là, un pied de nez d'abord à ceux qui nous avaient étrillés sur la toile. Vous savez par ceux qui ont double visage derrière l'écran et dans la réalité... Ensuite un amusement à cacher les pseudos de Lola et de Tomi à tous nos amis que nous avons mystifiés... enfin pour le travail que cela a représenté.

Tant pis si vous avez un blog de plus à lire. je posterai chaque jour nos deux poèmes, le sien et le mien dans l'ordre dans lequel ils sont apparus... sans m'arrêter...

Plus tard ce seront les photos de nos périgrinations en Alsace ou ailleurs...je vous conduirai même en Corse où nous avons passé dix jours formidables. Vous en avez déjà quelques unes qui datent de son premier voyage chez moi en Provence...prises à Rognac.


Et vous retrouverez Kulinaïlu demain...

Lola et Tomi

bonne soirée lecteur, je te retrouve demain pour la suite du maraké et qui sait peut être aussi sur Siamoises...

samedi 7 juin 2008

L'opéra de Marseille

Ce soir, j'ai la chance d'avoir pour amie Josy; elle m'a invitée à l'Opéra de Marseille. Et j'ai pu assister à du très grand spectacle. Une première en France cet opéra du silence. Car voyez- vous les acteurs étaient des enfants. Mais vous allez me dire Muse, tu as déjà travaillé à l'opéra avec Josy...on en s'en souvient, tu nous en as parlé. Deux fois même; la première fois avec la Bohème et la seconde fois avec Cosi fan Tutti...

C'est vrai... mais là, c'est encore plus fort. Josyane a fait danser des enfants sourds et malentendants. Et c'est là, qu'à mon sens, réside l'exploit. Il faut dire que Josy a un coeur gros comme ça, un coeur énorme; elle adore les enfants et ceux là l'ont touchée tout particulièrement. Elle me l'a avoué dans sa loge après le spectacle. Je la revois, les yeux mouillés, avec deux élèves dans ses bras leur demander de ne pas pleurer. Car voyez-vous un spectacle c'est une grande et belle chose pour les gosses mais c'est aussi la fin d'une histoire lorsqu'il n'y a qu'une seule représentation.

Pour porter ce projet, il a fallu sa grande complicité avec Madame Auphan, la directrice de l'Opéra. Et puis, elle a su faire appel aux meilleurs, à commencer par le choix d'un parrain pour ce projet, Jacques Namont, premier danseur à l'Opéra de Paris, qui est venu l'assister.


un trio de choc: Madame Auphan, Josyane et Jacques Namont

Mais je ne vous redirais jamais assez l'enthousiasme de Josy, femme exceptionnelle, danseuse étoile de l'Opéra de Marseille. J'ai pu tout au long de l'année, au téléphone entendre la joie que ces répétitions faisaient naître en elle, le bonheur de voir les progrès du groupe d'enfants. Jamais je ne l'ai entendu dire qu'elle aller baisser les bras. Elle savait qu'elle ne pouvait que réussir.
Bravo Josy pour ton travail! Bravo à tous ces enfants qui ont réalisé là un spectacle très professionnel!











Cet Opéra du silence a été possible grâce à un mécénat. Il faut savoir remercier ces mécènes qui sont là pour apporter leur soutien à ce type de projet. Et leur faire un petit coup de pub me semble un juste retour des choses.




et puis Josy c'est le choix des couleurs

le jeu de miroirs...
























Et ce soir, lecteur c'est moi qui vais rêver à ces enfants, à ce spectacle et à Josy que j'embrasse ici. Que ta nuit soit douce lecteur!

vendredi 6 juin 2008

- Joséphine, à t’écouter, je jurerais que tu étais là-bas…
- Non, je n’y étais pas mais on me l’a raconté. Tu sais bien comment les gens aiment parler ici et surtout raconter.
- Oui, c’est pour ça que depuis quelque temps je viens te voir maman Joséphine…
- Ecoute la suite…tu sais un maraké s'étale sur plusieurs mois…

Après ces trois jours de fête, il savait très bien que pendant au moins trois mois, il ne reverrait pas Kulinaïlu. Elle le savait aussi et leurs regards à cet instant du départ fut marqué d’émotions.

Déjà dans le village, on se moquait gentiment d’elle, lui parlant de son amoureux. Surtout les plus jeunes, railleurs invétérés. Sa maman essayait de percer les secrets du cœur de sa fille, mais elle restait fermée, sans en dire plus. Oui, elle avait ressenti un petit quelque chose pour ce jeune homme mais ses sentiments étaient encore si frais…

Lorsque le canot ramena les postulants qui n’étaient pas du village, la saison sèche avait bien avancé. Le fleuve avait baissé de plusieurs mètres laissant apparaître de nombreux rochers qui jusque là étaient sous l’eau. On pouvait presque traverser le large fleuve de rochers en rochers. Les sauts se faisaient plus rapides et plus dangereux.

Ce fut à ce moment qu’on demanda aux postulants de construire un abri tepiem, où ils devraient rester claustrés après les épreuves. Ils partirent donc en forêt munis de leurs sabres afin de couper quelques arbres au tronc bien droit et suffisamment long pour assurer la structure du carbet. Jusqu’alors l’enfant qu’ils étaient s’était contenté de regarder les adultes à les construire, aidant ici ou là sans vraiment chercher à concevoir. Là, ils allaient devoir fabriquer leur propre maison : expérience unique. Savoir planter les pieux suffisamment profond pour que l’ouvrage tienne, savoir placer au bon endroit, à la bonne hauteur chacune des poutres servant à supporter les hamacs et enfin et surtout savoir dresser un toit. Tout devait s’imbriquer et tenir.

Il fallait faire ensuite provision de lianes assez solides pour assembler les troncs entre eux et enfin ramasser les feuilles de palmier comou pour réaliser la toiture. Les postulants travaillaient en silence, se concentrant sur la tâche à réaliser. Ils savaient tous qu’ils seraient observés par les anciens. Souvent, ils levaient la tête dans leur direction pour y apercevoir un sourire sur le bord de leurs lèvres. Il n’y avait aucun commentaire ni aucune moquerie juste une présence amie, un encouragement à continuer de bien faire .Le reste du village vaquait à ses occupations.


palmier Comou

La construction leur prit deux journées entières. Cela tisse des liens quand on travaille à la réalisation d’un même ouvrage. Et entre Kulinaïlu et Ulu les regards en disaient long sur les sentiments qui étaient en train d’éclore.

Il s’agissait, ensuite,pour chacun de ces jeunes de confectionner leur chapeau de danse holok.




Un bon début de week- end lecteur...Que ce soit pour toi des jours de repos baignés de soleil et d'amour.

Vous avez aimé la lire dans "mon asile poétique ici : http://marielhs.blogspot.com/

retrouvez- là dans Siamoises qui reste ouvert ici http://mimulata.blogspot.com/ avec nos poèmes (ceux de Marie et les miens) avant que le 10 ne débute notre aventure "Lola et Tomi." Mais je vous en reparlerai dans un prochain billet...

jeudi 5 juin 2008

Le cachiri coula à flots; il avait fait l'objet de tant de chants cette après midi là; les hommes s'arrêtèrent pour manger la cassave. Oh pas un bien grand morceau, juste la taille d'une main d'homme. Et la nuit allait être longue, faite de danses et de chants. Les postulants dansèrent au centre de ce cercle . Les improvisations des chants kanawa des danseurs d'en bas répondirent à celles des chants maipuli des danseurs d'en haut. On y vanta le cachiri de chaque village. A y regarder de près vous auriez pu voir sur les lèvres de Kulinaïlu un sourire aux différentes mimiques que firent chaque homme lorsqu'ils répétèrent la phrase qu'ils avaient composée. Pendant un bref moment son regard croisa celui de Kulu et ils s'échangèrent un sourire pour s'encourager, car voilà deux jours qu'ils dansaient et leur corps n'avait jamais été mis à aussi rude épreuve; et dire qu'elles n'avaient réellement pas encore commencées.


La lune s'élèva dans le ciel et la nuit emporta avec elle les chants kalau, ponctués par des coups de bâtons enep des danseurs. Elle serait rythmée jusqu'à l'aube par des danses et les treize chants du kalau. C'est au petit jour que les postulants se mirent à danser au centre du cercle. Chacun d'entre eux portait sur un bâton une vannerie, un kunana, représentant un animal. Ulu et la petite Kulinaïlu avaient choisi le Coumarou, un poisson du fleuve Litany.
La journée du second jour se passa à danser et à boire.
Le troisième jour, la danse s'interrompit, sur l'ordre des chefs car il n'y avait plus assez de cachiri.
Dans sa pirogue, Kulu adressa un signe de la main à Kulinaïlu


Kunana

C'est dans ce type de vannerie que seront placées les fourmis.

Bonne soirée à toi lecteur, oublie ce soir les fourmis et laisse Morphée t'emporter.


mardi 3 juin 2008

Dis-moi Joséphine, les Créoles passent le maraké avec les Indiens?
Les Wayanas font passer parfois des marakés même aux Blancs, mais il faut reconnaître que la valeur n'est pas la même. Ici il s'agit d'un rite d'initiation Ce sont des rites complexes qui se déroulent sur une période de trois mois. Et puis, ils font entrer en jeu la culture des Wayanas que nous ne connaissons pas. Pour te répondre quand même je ne l'ai pas passé.

Kulinaïlu portait au cou un hémït et sa maman l'avait tout de suite compris.
Tandis que les hommes s'apprêtaient elle s'approcha de sa fille et vint lui arranger les plumes de sa coiffe.
.-"Dis-moi Kulinaïlu qui t'a donné ce collier.
-Tu connais Kulu? C'est lui qui m'a passé ce collier autour du cou.
-Kulu qui vient du village d'en haut, au Surinam?
-Oui.
-Et tu sais ce que contiennent ces perles?
-Pas vraiment...
C'est un hemït, ma fille...tu as entendu parler déjà des hemït. Voilà bien longtemps Kujuly a planté des hémït au pied des monts Tumuc-Humac. Ces plantes possèdent des esprits, les Yolock qui ont des pouvoirs. Ma fille méfie-toi , tu dois connaître le désir de Kulu et tu dois aussi savoir ce que toi tu veux...





Les hommes s'habillèrent de façon particulière, un peu à l'image de leurs chants kalau, mystérieuse de symboles. D'abord se mettre une pièce d'étoffe rouge sur les reins, tombant en arrière jusqu'aux chevilles. Puis, se placer autour de la tête des bandes d'écorces ukalat, descendant jusqu'au sol afin de n'être pas reconnu...

Rouge est leur peau, enduite de roucou, rouge le pagne... Ne les appelle-on pas aussi les Indiens roucouyennes... Cette graine issue du roucouyer, donne une pâte rougeâtre qui les protège des insectes et du soleil...

Le plus âgé des danseurs conduisit la danse. Il se dirigea vers le village en décrivant un grand cercle et en chantant, les pieds nus frappant le sol...




Je vous laisse écouter un air, la chanson de la flèche...

http://lacito.vjf.cnrs.fr/archivage/tools/show_text.php?id=crdo-WAY_FLECHE_SOUND


Bonne soirée lecteur, puisses tu telaisser bercer de cette mélopée.

lundi 2 juin 2008

"Dis Maman Joséphine, il va falloir que tu nous parles un peu du chant kalau, ce soir..."Elle me
fit un sourire complice avant de continuer.

Tu sais, les Indiens d'ici parlent le wayanas. Nous autres, on est habitué à les entendre et on finit par comprendre ce qu'ils disent.Mais lorsqu'ils chantent le chant kalau, plus personne ne comprend, même pas sûr que les chanteurs comprennent bien ce qu'ils chantent. Ca ressemble à une langue secrète. Il faut dire qu'ils racontent là un peu de leur mythologie, l'histoire primitive de leur peuple. Parfois, ils inversent de syllabes et parfois même ils en rajoutent. Ils utilisent des mots d'autres dialectes indiens. Je sais, parce qu'on me l'a dit, qu'il faut plusieurs mois à un chanteur pour apprendre les chansons...

Kayayananamé !
Les danseurs au bord du chemin se parent de leurs ornements.
Les danseurs vont en avant, s'arrêtent, vont en arière.
Ils mettent à leurs chevilles les grelots kawaï.
Les gens d'en haut sont venus danser.
Ils sont venus danser pour les tepiem.
Ils ont ornés leurs corps de dessins sipë.
Ils portent des dessins kuupë pour être beaux...



Tandis que les hommes dansaient au bord du chemin, à la queue-leu-leu, tantôt les mains libres, tantôt une main posée sur l'épaule de celui qui était devant, les jeunes tepiem, c'est ainsi qu'on appelle les postulants au maraké s'approchèrent des danseurs en courant. Ils portèrent dans leurs mains une baguette de bois enflammée sur laquelle brûla du piment séché. Une odeur âcre s'en dégagea et les tepiem toussèrent. Kulinaïlu était très sérieuse. Sa maman avai du mal à la reconnaître, tant elle était une fille à la fois fantasque et sauvageonne. Mais que portait-telle autour du cou, se dit -elle?

A ce moment là, les femmes apportèrent des bancs sur lesquels s'assirent les danseurs . Puis elles vinrent leur servir une casserole de cachiri. Les danseurs firent face à la rivière. Ils burent goûlument puis ils le vomirent. Certains prétendent qu'ils s'agit d'un rite de purification, tout comme la fumée que dégagent les piments.

Et la mélopée continua infatigablement.

Ils portent des plumes de aras sur leurs ornements ëkilapoya.
Ils portent des plumes de hocco à leurs ornements pasik.
Après avoir dansé un peu au bord du chemin, ils s'avancent vers le village.
Les plumes de ara à leurs bras sont secouées par la danse...



Bonne fin de soirée à toi lecteur, remerciant Jean Hureault pour son livre excellent sur les Indiens Wayanas de la Guyane française qui me permet de vous mettre des transcriptions de chants kalau et de vous parler du maraké.
Que ta nuit soit emplie de rêves...

dimanche 1 juin 2008

"Ah si tu savais me dit Joséphine, je préfère de loin la Parbo, cette bière surinamienne faite à base d'ananas que le cachiri. Le cachiri est bien trop doucereux à mon goût et tu n'aimerais pas la façon que les indiennes ont de le préparer. Tu sais que les femmes mâchent le manioc et le recrachent dans un faitout puis laissent à fermenter quelques temps. Mais ce n'est pas une boisson assez forte pour moi..."

Les chamans venaient de se retirer du village pour pouvoir préparer le rituel de la cérémonie.

Chacun des sorciers, commença par désigner les postulants. La palabre dura un moment concernant les deux filles qui devaient participer. On étudia leur cas avec beaucoup d'attention et finalement elles furent reçues toutes les deux. Pour les garçons il n'y avait aucun problème; ils avaient tous atteint l'âge. Les filles étaient plus jeunes, mais tellement plus mûres et déjà en âge de se marier...

Le retour des chamans au village se fit dans la joie générale et tout le monde se regroupa près du tukusipan. Le chef de notre village étendit le bras pour faire taire l'assistance. Chaque chaman, dans l'ordre de son ancienneté appela les postulants qui vinrent se réunir près d’eux. On en comptait sept à passer le maraké.


On les fit asseoir à même le sol. Chacun retourna à ses activités sans plus se préoccuper de ces novices. Il restèrent là, en silence sous le soleil qui montait haut dans le ciel. Arriva midi; ils entendirent les cris de joie que poussait l'assistance lorsque des plats étaient servis.

Ils entendaient le bruit de flutes nasales faites dans des os de cariacous*(*petite biche) de petites cythares dont la caisse de résonance n'était autre que la carapace d'une tortue. Puis se fut les longues mélopées . L'après midi avançait et personne n'était venu leur proposer à manger ni à boire. Ils étaient là assis à même le sol sans manger pendant que le reste de la troupe s'empiffrait. Ils avaient aidé au déchargement des canots, ils avaient vu les victuailles sur ces étals.


La faim commençait à les tenailler; la soif aussi. A la nuit tombée, on les laissa retourner dans leur hamac.

Nous en étions au vingtième jour...Au village arrivaient les danseurs des villages d'en bas dans des canots conduits à la pagaie. Ils débarquèrent le plus lentement possible et s'installèrent dans un carbet construit à leur intention. Il venaient pour la première danse kalau.

Je vous parlerai de ces chants kalau et vous comprendrez peut être le sens des danses qui les accompagnent. En attendant je vous souhaite une bonne fin d'après midi et une bonne soirée!