jeudi 31 juillet 2008

Saint Nicolas d'Igny


Cette photo date de 1934/1936.Je la trouve très romantique. Ce jeune homme est, du fait de son Brevet Supérieur, instituteur dans une institution religieuse en région parisienne. Il a quitté ses Cévennes pour "monter" à Paris. Pas vraiment un Rastignac. L'école semble un manoir anglais...so british! Et lui dans sa blouse grise, d'un autre âge me direz-vous!

Il a vécu l'époque des "pères recruteurs", qui sillonnaient les campagnes en quête de vocations. Lui et deux autres de ses frères se sont retrouvés à être instruits dans des séminaires, en Ardèche. En guise de remboursement puisqu'il n'avait pas la vocation il a travaillé à St Nicolas d'Igny. Pourtant il l'était catho mon papa!

Il parlait de cette époque avec nostalgie mais la vie se chargera de modifier ses plans. A regarder les cygnes nageant dans ce bassin qui pourrait penser qu'outre Rhin les graines d'une guerre sont en train de germer. Sûrement pas lui, pourtant il s'intéresse à la politique. Il lit beaucoup de journaux et la troisième République n'a pas de secrets pour lui.

Je l'entends encore nous parler des récréations et des parties d'échasses; il valait mieux tenir ses jambes loin de ceux là. Il avait une petite division, c'est ainsi que l'on appelait les cours à cette époque là et enseignait aux élèves de 10 ème ( notre CE1...cours élémentaire première année ou seconde classe de l'école élémentaire)

Un peu de nostalgie en triant ces négatifs et en voyant les épreuves. Il nous a quitté un 11 juillet 1986; j'étais alors en Guyane. C'était notre premier jour de vacances scolaires et nous avions en poche nos billets pour aller passer nos deux mois de vacances à Salvador de Bahia. Notre départ était fixé au lendemain.

Que ta journée soit belle, que tu sois lecteur ou passant...

mardi 29 juillet 2008

Duteil et la langue de chez nous.



Duteil ... et une chanson qui défend notre langue avec tant de vigueur.Sommes nous assez vigilants nous mêmes pour la faire rayonner? Il m'arrive parfois de bâcler un texte ou une poésie, raison pour laquelle je parle d'ailleurs de rimaille, consciente de la valeur de mes mots.
A la qualité de ce texte est joint une qualité de diction de l'interprète qui ferait rêver plus d'un journaliste du JT de 20 heures.

Il m'arrivait souvent, avec mon CM2, de citer Boileau:
"Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément." (L'art poétique de Boileau)

J'aime par -dessus tout l'ensemble de ce texte dont je vous donne le lien:

http://poesie.webnet.fr/poemes/France/boileau/2.html

Par cette citation, je voulais leur montrer que s'ils avaient pensé, réfléchi, élaboré leur pensée, les mots ne pouvaient que sortir sans bafouiller. L'important était de chercher à parler simplement avec leurs mots. La rectification se faisait d'elle même par une "reformulation" magistrale.

Ce texte nous a laissé quelques proverbes que vous retrouverez au fil de sa lecture.

Pour ma part, ce soir, je sais ce qu'il me reste à faire... quelques rimailles sur le feu!!!
Douce soirée, lecteur.

lundi 28 juillet 2008

la cigarette

Sur les conseils d'un anonyme, hier, j'ai écouté la cigarette de Sanseverino que je vous passe ici. Des rythmes comme je les aime.


Découvrez Sanseverino!


Une pensée à toi Frangin que je voudrais bien voir réussir à arrêter en souvenir de notre grande soeur. "Promis, cet été!" m'as tu dis hier au téléphone.

Rappelle-toi! Garde toujours en mémoire cet homme effondré qui pleurait le départ de sa maman au début du mois de mars; et imagine ensuite chacun des tiens...je veux juste te rappeler ici ta Princesse pour cela te fasse plus d'effet! Tu as encore beaucoup de personnes qui t'aiment pour que tu puisses faire ce sacrifice. Ce chagrin, je l'ai vécu à la mort de mon papa parti pour une autre raison. Je sais ce que c'est qu'un visage ravagé par le chagrin.

J'ai fumé ma dernière Goldo en 1976, le soir dans mon lit. Après 3 bouffées je l'ai écrasée dans le cendrier. Le lendemain matin au lever, je jetais dans la poubelle le paquet, le briquet et le cendrier...cendrier que ma mère a récupéré. Depuis plus une, sauf une bouffée d'un narguilé chez Pierre pour voir quel goût cela avait. J'ai d'ailleurs surpris tout le monde et t'ai fait sourire Marie; tu te doutais bien que je savais faire. Tu connaissais l'histoire d'ailleurs.



Et si ce petit billet pouvais aussi faire réfléchir quelques fumeurs...Avoir le choix de se faire un petit plaisir en fumant une cigarette ou se faire de grands plaisirs en vivant auprès des siens...
Douce soirée à toi lecteur

dimanche 27 juillet 2008

aux enfants maltraités


Découvrez Sanseverino!



L'âme s'élève dans les voûtes

Avec les autres à l'unisson

Parlant d'amour coûte que coûte

En une uniforme pulsion.


On peut les voir dans la lumière

Qui filtre à travers les vitraux

S’associer à nos prières

Tout autour des fonds baptismaux.


Elles s’unissent en silence

A la supplique des fidèles

Qui recommande la clémence

Pour ce chérubin sur l’autel.


« Faites que sa vie soit heureuse

Remplie d’amour et de bonté

Et que les routes caillouteuses

Lui soient à jamais évitées.


Qu’aucun adulte ne profane

Ce temple de la pureté

Car de ce petit corps émane

Les signes de sa sainteté. »


Un retour chez moi, un peu fatiguée par une semaine de feu, plombée par la chaleur ...J'ai composé ce texte pour ces enfants que l'on maltraite, pour ceux que l'on oublie dans les voitures, pour ceux qui sont mal aimés.
Que votre soirée soit douce.


vendredi 18 juillet 2008

Je viens de terminer un stage d'une durée de 14 jours comme conseillère à l'emploi. Il a été validé.
Aussi vais-je prendre une semaine de repos au grand air de la Lozère.

Des activités saines de peinture de rampe, de jardinage et autres petits bricolages me changeront l'esprit et surtout je vais retrouver ma Maman, de "blaguer" avec elle et de me préparer à peaufiner le déménagement...

Je vous retrouverai donc en fin de semaine prochaine.

Je vous laisse notre David en garde...
Passez une douce soirée.

mercredi 16 juillet 2008

Marseille, la nuit

Vendredi soir, j'étais invitée à Berre chez une amie. De retour tôt le matin (meuh non nous ne sommes pas bavardes!) j'ai pris des photos du port, au dessus de l'Estaque.




Marseille la nuit...

... brille de tous ses feux. Prise samedi matin à quatre heures du matin.


J'ai guère le temps de venir poster. J'ai des écrits ou des poèmes en cours mais non finis. Je prends le temps de vous lire sur le tard.
Mes journées sont remplies du matin au soir.
Je termine un stage en entreprise de quinze jours qui m'occupe jusque vers 18heures, heure à laquelle je rentre. Des cartons encore à faire, des cantines à repeindre, des courses à faire, des réparations à faire, et la recherche d' un utilitaire.
Que votre nuit soit douce et sereine, remplie de rêves. Pour moi ce sera Morphée!

lundi 14 juillet 2008

Ce soir là pour qu’elle puisse terminer son histoire, j’avais invité Joséphine chez moi et l’avais conviée à partager notre repas. Sous la grande terrasse de notre carbet, nous avions dressé le couvert et préparé le ti punch… Quelques accras en guise d’amuse- bouche nous feraient attendre le repas.

Il ne restait plus au tepiem qu’à parachever leur épreuve de tir en allant flécher un nid de mouches alama que nous appelions mouches sans raison…Il suffisait que l’on passe sous leur nid pour qu’elles vous attaquent.

Si les épreuves se terminaient par cette épreuve, ils faisaient l’objet de beaucoup d’interdits.




Depuis le début des cérémonies, ils ne devaient pas s’approcher du feu ou manger chaud ; ils ne devaient pas jeter de cailloux dans l’eau. Pendant quelques mois, il leur était interdit de flécher quelques animaux comme le tapir, le tamanoir, le cariacou ou le hocco.Il en allait de même pour les rapports sexuels.

Ils devaient attendre la repousse des cheveux pour pouvoir consommer certains aliments.

Ils avaient été rasés complètement et jusqu’à ce que les cheveux repoussent au ras des oreilles, ils ne pouvaient consommer aucun animal hors les carpes talani et les poissons pagoucigne. Sel, huile et tabac leur étaient interdits. Plus tard, les cheveux arrivèrent au milieu des joues, certains poissons comme l’aïmara ne purent être consommés de même que le caïman ou les bananes.

Lorsque les cheveux arrivèrent aux épaules, ils ne mangèrent ni tapir, ni cochon bois et dédaignèrent la canne à sucre ou les ignames.

Et puis, pendant toute la vie active, ils ne purent consommer les singes macaques ou le paresseux, la tortue et le hocco ou les œufs. On leur avait rappelé l’importance de ces interdits qui puisaient leur source dans les croyances ancestrales ; ainsi en mangeant de la tortue, on risquerait de mettre au monde un enfant lent, lourd et inactif.

Mais dis moi Joséphine qu’est-il devenu de Kulu et de Kulinaïlu…

Les monts Tumuc-Humac s'en rappellent encore.

On a célébré leur union, quatre mois avant que tu n’arrives, deux ans après ce maraké. Kulinaïlu avait tout juste douze ans. Et une nouvelle fête avait réuni les tribus ; tous se rappelaient que leur union datait de cette époque.

jeudi 10 juillet 2008

Rêve

Je rêve


Je rêve d’alizés, d’atolls au lagon bleu

Lorsque le fond des mers prend des tons camaïeux,

D’indigènes cueillant, le dos nu et cuivré,

Les fruits de la passion, la vanille givrée.


Je rêve de hisser les voiles du destin

De vivre l’aujourd’hui sans penser à demain

Pour découvrir, à l’aube, au bout de l’horizon

Le pays des bleuets que l’on cueille à foison


Je rêve de filtrer, au travers de mes mains,

En un mince filet, les grains de sable blanc

Pour percer les messages devenus sibyllins,

Et pour les transmuer en pâle talisman.


Je rêve d’arc-en-ciel chevauchant les collines

De rayons de tendresse qui transpercent les cœurs

D’écarlate pivoine mariant la tourmaline

Dans la vallée bénie qui conduit au bonheur.

La soirée est calme, l'air chaud brassé par le ventilateur retombe dans la salle. Et je profite du calme du soir pour vous souhaiter douce nuit.

lundi 7 juillet 2008

- « Ah ! Joséphine tu sais me faire rêver. Mais vois tu je ne sais pas si je supporterais cette douleur là. Et toi ? »
- Il faudrait être née indienne pour accepter tout ce qu’ils endurent.
- Pourtant quand je vois les scarifications sur ton visage…
- Oui tu as raison quelque part, mais on échappe pas à la coutume.

Le lendemain matin, pendant que les momaïs se reposaient, le village s’agita d’une curieuse agitation. On entendait des bruits tantôt métallique, tantôt de poterie et chacun se mit à ramener des objets hétéroclites que l’on n’avait pas encore mis au rebut.
Et pendant une bonne semaine, les pauvres furent soumis à rude épreuve puisqu’ils restèrent sans boire et presque sans manger. Et cela ne suffit pas à leur souffrance puisque presque chaque jour on venait les tenter avec des mets succulents ou des pots de cachiri. Un petit bout de cassave, quelques petits poissons seront leur seule nourriture.




Et cela continua par une coupe de cheveu à ras. Kuninaïlu regarda les longs cheveux noirs de Kulu tomber à terre avant que ce ne soient les siens qui rejoignent les autres chevelures. Les jeux continuaient pendant ce temps- là. Avant qu’ils ne s’affaiblissent de trop, on leur fit subir une épreuve de tir à l’arc sur un kwata confectionné d’écorce et suspendu aux branches basses d’un arbre. Kulinaïlu passa avec succès cette nouvelle épreuve à la grande surprise de son papa0 Elle ne lui avait jamais avoué qu’elle avait subi des entraînements avec ses cousins.
Ils eurent droit à une démonstration de la fameuse flèche tiwi. Cette flèche permettait de chasser le singe en toute quiétude.
Le singe, continua Paulina, la cousine de Joséphine, est très méfiant et peureux. Lorsqu’il entend les chasseurs venir, il grimpe tout en haut des arbres. Mais l’homme, qui connait bien la nature a déjà fait un sifflet appeau avec la graine d’un palmier. Elle imite à la perfection l’aigle harpie. Percée sur le côté puis fixée à la flèche elle monte droite dans le ciel en sifflant telle un aigle. Les singes montent alors tout en haut de la ramure. En bout de course , elle bascule et entraînée par le poids de la graine elle redescend en sifflant à nouveau. Se croyant attaqués par l’aigle, les singes redescendent dans les branches basses où ils sont fléchés sans aucun problème par les chasseurs qui ont eu le temps de les mettre en joue.



Le dernier jour, des épreuves les attendent encore…


Douce soirée à toi lecteur…je signe mon bail mercredi midi. Je rentrerai dans mes nouveaux murs le 3 ou le 4 et mon bail partira du 15 août. Journée de travail pas trop dure et passionnante. Demain sera plus chargé ; et le 15 j’aurai en charge un groupe toute la journée.
Ce soir je médite sur le pardon ; pardon que je réclame pour moi et pardon que je donne sans retenue à qui me le réclame. Notre vie sur terre ne peut pas s’en passer sous peine de porter en soi tristesse et désespoir. Je me dis:"Sois généreuse et tu seras heureuse…"

retour

Me voici à nouveau dans mes murs et dans cette ville qui m'a vu naître il y a 57 ans. Aux Aygalades, dans les quartiers nord. On ne les appelait pas encore ainsi, l'autoroute qui menait à Aix était en construction, Gaston Deferre dirigeait la ville et j'allais avec mon frère jouer dans la colline ou à la ferme proche de la Caserne Collet pour y chercher le lait que nous ramenions dans une berthe.Insouciance de l'enfance qui reste pour chacun de nous la période la plus pure. Fasse qu'aujourd'hui je garde son esprit candide, sa grandeur d'âme et de sentiments.

Chaque fois que je vois apparaître la Bonne Mère, la rade et ses îles, ses massifs, son port et le Vieux Port je vibre. Il en faut peu pour être heureux. Et pourtant je laisse toujours un peu de mon coeur en Lozère auprès de ma Maman.

J'ai commencé la lecture de vos blogs hier soir, j'ai passé et reçu quelques coups de fil et suis allée me coucher.
Ce matin j'attaque un stage en entreprise pour quinze jours mais je prendrai le temps de venir vous rendre une petite visite.

Que votre journée soit la plus douce possible. Je veux remercier ici tout particulièrement la P'tite Mary qui saura pourquoi...si elle me lit!

mercredi 2 juillet 2008

Ingrid est enfin libre!!!

Une table sous le carbet de Joséphine et beaucoup de bruit en cette fin d’après-midi. Je suis resté à admirer la vivacité et la joie de ce petit groupe qui animait une partie de dominos. Les rectangles d’ivoire faisaient un bruit sec, restant masqués jusqu’au dernier instant.

Kulinaïlu serra les dents un peu plus, les os de sa mâchoire saillant davantage. Les différentes applications durèrent bien trois minutes pendant lesquelles elle ne put contenir une larme qui coula lentement sur son visage, longea la narine et resta accrochée sur la lèvre supérieure. La vieille femme sourit et hocha la tête de satisfaction. L’autre fille s’évanouit à la troisième application, tant la douleur était vive. Malgré cela, elle n’avait pas prononcé une seule parole et toutes les deux furent reçues et accueillies par les chants des femmes. Elles les conduisirent dans leur hamac.


Kulinaïlu se retourna au moment où l’on appliquait le kunana sur le dos de Kulu . Deux hommes l’encadraient le soutenant et l’encourageant. Chaque application semblait durer une éternité. Pourtant le jeune homme continuait à montrer un sourire moqueur. Et plus il souriait plus la pièce de vannerie restée fixée. Les fourmis attachées se vengeaient du fait d’être emprisonnées et réagissaient chaque fois que les muscles du corps de l’enfant se contractaient.


Quatre autres jeunes garçons subirent le même sort sans mot dire. Deux autres le passaient pour la seconde fois. On leur fit subir l’épreuve des guêpes. Les dards et parfois même les entrailles des guêpes restèrent fichés ans leur peau. Ces deux jeunes passèrent l’épreuve pratiquement sans sourciller.


On leur demanda alors de courir autour de la place du village. Et malgré la douleur ressentie aux cuisses ils s’exécutèrent. Puis ils furent reconduits sous leur carbet où ils s’endormirent de fatigue.


Pour le logement c'est fait..je signe le bail début août, le 3 ou le 4...et j'ai le plus grand des deux appartements. Le propriétaire a dû faire le forcing pour me l'arracher des mains de celui à qui il l'avait promis. et un départ prévu pour la Lozère demain matin jusqu'à dimanche soir. Je vous souhaite une douce après-midi.