jeudi 14 mai 2009

pause peut être prolongée

Des douleurs lancinantes me privent de sommeil la nuit; je récupère donc le jour, lorsque je ne bosse pas, avec un collier cervical. Ceci explique cette pause que je m'impose.
A bientôt!

mardi 5 mai 2009

à Susan

Au fond de la forêt se trouve une clairière
Où tous les habitants font classe buissonnière
Et pour plaire à ses gens, le roi des animaux
Organise un concours, sous le royal ormeau.
« Que l’on fasse savoir, qu’à compter de ce jour,
Nous recherchons des stars pour chanter à la cour.
Nous voulons écouter, comme au temps des Splendeurs,
D’incroyables talents de première grandeur.
Allons ! Que l’on prépare cette compétition
Qu’un jury de trois membres juge les prestations.
Quiconque se présente sera le bienvenu ;
Et dès que le héraut nous sera revenu
Des confins du royaume commenceront les joutes ».
Des jeunes par milliers, joyeux, se mettent en route,
Afin d’illuminer le palais du monarque.
Qui vient, guitare en main, sachant mener sa barque,
Au milieu des requins du showbiz impavides
Pousser la chansonnette à un public languide ;
Qui s’approche anxieux, la peur noué au ventre,
De se faire éjecter comme il arrive au chantre,
Lorsqu’une fausse note fuse de son gosier ;
L’une arrive effarée, trémoussant son fessier,
Sur le rythme endiablé d’une salsa-ragga
L’autre, effarouchée de vivre une saga,
Module une complainte plutôt qu’une romance…
Enfin c’est le grand soir. Tout le monde est en transe.
La salle bon-public respecte les applauses.
Un lapin de garenne atteint de couperose
Sur singin’in the rain nous danse des claquettes ;
Le cygne du jury sur le buzzer se jette
Ne pouvant supporter d’entendre saccager
Un air aussi célèbre qu’il venait d’outrager.
Un gros hippopotame, à la voix de ténor
Pousse le « sol può dir »que chantait Agenor*
Le jury , lui, préfère, malgré sa prestation,
Entendre un air moderne que cette orchestration.
Trois p’tits tours et s’en va cette jeune gazelle
Dont la voix de crécelle déplait à l’hirondelle
Critique d’art connue des milieux artistiques.
Grattant avec talent sa guitare acoustique
Un grillon langoureux aux accents de crooner
Swingue une mélodie digne des bateleurs.
Et pendant des soirées défilent des bimbos,
Des pin-up de tout poil à la voix de corbeau
Que chacun applaudit, admirant leur plastique,
Sans écouter leurs plaintes aux accents chaotiques.
Les membres du jury, écoutant le public,
Notent avec complaisance leurs sanglots frénétiques
Plus tard quelques bellâtres, aux voies de pulmonaires,
Hurlent dans leur micro et se roulent à terre,
Provoquent l’hystérie d’une salle profane
Faisant fuir à coup sûr les quelques mélomanes.
Quelques mâles play-boys arborent leur dégaine
De beaux éphèbes en rut, à la mine hautaine
Gémissent leurs couplets, se tortillent sur scène
Singeant pour le public leurs contorsions obscènes.
Soudain le rideau s’ouvre et le public hilare
Voit une concurrente timide et rondouillarde
S’approcher mollement près des feux de la rampe :
Elle n’a rien d’une star encore moins d’une vamp.
Le jury se détend, il va dans un instant
Pouvoir la brocarder et passer du bon temps.
L’un se frotte les mains, l’autre adopte une pose
Désinvolte, moqueuse, dédaigneuse si j’ose
Tandis que la troisième qui enflamme la salle
Par des cris malfaisants anime la cabale.
Et dans ce brouhaha une romance exquise
S’élève dans les airs avec telle maîtrise
Que, les yeux arrondis, les membres du jury
Ecoutent sans mot dire…plus personne ne rit.
Car c’est la voix d’un ange qui monte vers les cieux,
D’une pureté rare aux accents harmonieux.
La foule, alors, se tait, subjuguée par les sons,
Se lève, émerveillée, parcourue de frissons,
Applaudit à tout rompre et fait une ovation,
A cette candidate pour sa contribution.
Le conseil ébahi reconnait ses erreurs
Elle reçoit son prix des mains de son Seigneur.