Faucheurs d’innocence
Faucheurs d’innocence
Certains ont arraché cette fleur en promesse
Que nous avions vu naître, que nous voyions grandir
Pourquoi nous la ravir lors qu’au bout de sa tige
Elle n’offrait qu’un bouton à peine épanoui ?
D’autres ont moissonné des champs de blé en herbe
Mis au sol l’épiaison que les sillons portaient
Le grain sera foulé, marqué de flétrissures,
Nous laissant impuissants devant cette infamie.
Elle gisait dans l’herbe, semblant comme endormie,
Ses deux bras repliés nous cachaient ses blessures
Devant tant de bassesse nous restâmes prostrés
Tout ce que l’on peut dire n’est pas assez acerbe.
Le rêve de moisson à présent évanoui,
Les espoirs de parfum dissipant le vertige,
Cet épi que jamais l'on ne verra fleurir,
Les faucheurs d’innocence ont semé la tristesse.
Le bonsoir d'une muse surbookée qui pour les Troubadours du Gévaudan a écrit cette rimaille.