Joséphine avait préparé des jus de fruits frais avec des pommes cythère et de goyaves. Elle me servit ces jus bien frais accompagnés d’un sorbet au corossol. Tandis que nous dégustions ces véritables délices, elle poursuivit.
La journée se termina par une cérémonie de présentation des kunana, vanneries dans lesquels seraient mis en place les insectes.

kunana
Le lendemain, à l’aube, les hommes qui avaient été désignés partirent en forêt pour aller les guêpes et les fourmis. En attendant leur retour, les jeunes gens des différents villages dansèrent une danse olok.
Les tepiem , en début d’après midi se mirent à nourrir les insectes, à l’aide de fragments de cannes à sucre râpés, déposés sur leur kunana.
Alors que l’après-midi avançait, on emmena les postulants au maraké vers le fleuve ; là on les lava avec des feuilles de roucouyer afin d’enlever toute trace de pâte de roucou afin que l’odeur ne gêne en rien une quelconque piqûre ou une quelconque morsure..

les voici ces fourmis...
Tandis que Kulu et les autres garçons sont parés de nombreux colliers de perles, Kulinaïlu et l’autre fille porte la couronne hamelé.
La danse des tepiem se poursuivra une grande partie de la nuit, tandis que les enfants organisaient des jeux de rôle ; jeux d’imitation, d’opposition prenant pour thème les animaux de la forêt ou du village : le chien poursuivant un kapiwara, le crapaud ou le tamanoir ; jeux aussi plus tournés vers les esprits, mimant le combat que peuvent mener les bons et les mauvais esprits.
Entrecoupés de danses et de chant kalau, dans la langue secrète, les jeux se poursuivaient tandis que les tepiem dansaient sur la pirogue. Et au petit matin, on fit approcher les deux filles. Elles se virent enleva tous leurs colliers. Et ce fut Kulinaïlu qui fut la première à être présentée à une vieille femme qui officia. Le kunana de Kulinaïlu ne contenait pas moins d’une soixantaine de fourmis paraponera clavata qui avaient été fixées à sa vannerie par la taille…toutes aussi affamées les unes que les autres, mises en appétit par la canne à sucre.

sympathiques mâchoires pas vrai?
Elle lui appliqua la vannerie d’abord sur la poitrine. Kulinaïlu serra les mâchoires, ferma les yeux et attendit que les petits monstres se mettent à lui lacérer la peau si tendre de sa jeunesse. L’application lui sembla être une éternité. Mais elle résista à la première douleur en ouvrant alors les yeux et fixant le regard de la femme. Elle renouvela l’application sur le dos, sur les bras, les cuisses et les jambes.

et vraiment engageante!!!
Je vous souhaite une douce soirée et une nuit sans cauchemar...