L’arbre
Une petite graine, au bec d’un ara bleu
Qui venait du Brésil, traversa l’Océan ;
Elle fut déposée dans un sol généreux ;
Pour grandir elle prit et ses aises et son temps.
Une pousse sortit bientôt de ce terreau,
Se gavant de soleil, des embruns de la mer ;
On put voir, chaque jour, croître cet arbrisseau
Dont le tronc montait droit, sa silhouette altière.
Jeunot, il admirait deux ou trois congénères :
Sa majesté le chêne au fût large et trapu
Un orme au beau ramage qu’il savait centenaire
Et venu du Liban un vieux cèdre chenu.
Une foule d’amis vint se nourrir chez lui ;
Il abrita, souvent, dans ses branches accueillantes,
Certaines connaissances, venues par temps de pluie,
Mettre à l’abri leurs plumes, en compagnie liante.
Ah ! Qu’il faisait bon vivre, alors, dans son feuillage…
Aux agapes copieuses succédaient les ripailles,
De tous les horizons des oiseaux de passage
Venaient dans la ramure faire entendre leur gouaille.
Quand la foudre frappa un arbre près de lui
L’amitié terrassée, bientôt, tomba en cendres
Ou sans se retourner s’enfuit dans le maquis
Et laissa, seul, notre arbre à pleurer, sans comprendre.
La vie reprit son cours quand monta son feuillage
Loin des bruits, du tumulte au plus haut de nos nues
Partageant ses journées au milieu des nuages
Recherchant sans relâche l’âme du disparu.

"Ne sais quand pourrais écrire à nouveau sur un clavier..."
Lecteur, à bientôt sur tes pages, même si je ne commente pas après le 4, jusqu'à ce que la faculté m'y autorise.