mercredi 16 septembre 2009

La Gouve


Lorsque viendra le temps des vendanges tardives,
Qu’un soleil pâlissant sur tes volets de bois
Transposera ses cœurs jusque sur ton plafond,
Qu’une bise légère agitera les arbres :
Je t’attendrai.

Quand je verrai Charon, je serai sur la rive
Le bagage léger, l’obole au bon endroit
Et sans me retourner, je sauterai d’un bond
Dans la barque maudite de ce nocher macabre :
J’embarquerai.

Je retiendrai un temps la Camarde hâtive
Pour saluer encore une dernière fois
Cette Vie qui m’entraîne, fatale, vers le fond
Inexorablement au Royaume des ombres.
Je partirai.

Je quitterai la Terre, pauvre âme fugitive
Tu me tendras la main pour me montrer la voie ;
De ma mort surgira du réservoir fécond
Une âme toute neuve, sortie d’un bloc de marbre
Je te suivrai...


Douce soirée lecteur...

19 commentaires:

Gérard a dit…

Un sujet qui ne t'est pas familier, mort. Que les vendanges soient les plus tardives possibles.

herbert a dit…

Bonjour, Muse.

Mais la barque ne veut pas t'entraîner dans l'au-delà...
Tu le dis si bien que j'essaie de freiner ce courant qui t'emporterait.
Merci beaucoup.
Et que Marseille, après le déluge, retrouve son soleil.
Je t'embrasse.

Bruno a dit…

Merci pour tes mots Muse et l'âme fugitive trouve le chemin de la sérénité

fbd a dit…

Et bien le "je" qui parle est bien résolu et confiant! "je" qui le lit est bien plus couard et indéterminé… hésitant même pour revenir au prochain printemps des vignes, il me semble… :-)

Laudith a dit…

Un sujet grave dont on écrit moins que sur la vie, ton texte est magnifiqe... suis là, mais le plus tard possible Muse.

J'espère que tu vas de mieux en mieux.

Belle soirée.

Azalaïs a dit…

c'est toujours aussi beau chez toi muse, penses-tu que Charron ait avec lui une bouteille de vendanges tardives? ça doit aider pour la traversée!
bonne soirée muse et encore bravo
tu n'as pas envie de publier toi?

heure-bleue a dit…

Je croyais que tu allais nous parler de bons vins...

Brigetoun a dit…

attendre tout de même un peu pour finir les vendanges, même avec l'espoir de l'âme neuve

jlb a dit…

l'automne est ambigüe, les romains la voyaient festives, les romantiques mélancoliques. Soyons mélancoliques dans la joie, joyeux dans la mélancolie....

Anonyme a dit…

Douces pensées.
Ether

Tisseuse a dit…

Magnifque, ton texte est magnifique !
je suis littéralement "embarquée", par tout de suite dans cette charette là, mais dans tes mots sur ce thème là

Tisseuse a dit…

je voulais dire "pas tout de suite"
je suis désolée des fautes :(

gazou a dit…

très beau poème plein de sérènité

disa a dit…

Je reponds sur votre bog au commentaire laisse sur le mien:
"Je regrette de ne t'avoir pas connue alors. Tu pouvais me faire une visite dans mon beau village, qui est en jumellage avec une commune francaise.

vincent a dit…

Hello Muse !!
Peu de bloggers nous offrent l'occasion de nous questionner et j'avoue mon ignorance sur le sujet et voilà ce que j'ai trouvé :

il existe une légende à propos des nouveaux-nés et des moineaux; elle est très ancienne, elle date des Hébreux; selon cette légende, la maison de Dieu est au ciel; une des dépendance de cette maison est le réservoir, le réservoir des âmes, la Gouve.

On raconte que lorsqu'un bébé vient au monde, c'est de ce réservoir que provient son âme. Et lorsqu'elle descend du ciel, seuls les moineaux peuvent la voir. D'où leurs chants.

Chaque fois qu'un moineau chante, une âme vient au monde et un bébé nait.

Lorsque les réservoir des âmes sera vide, les moineaux ne chanteront plus; plus aucune âme ne viendra au monde et ce sera la fin de celui-ci.

Merci de m'avoir offert l'occasion de me cultiver.

Un peu triste ton texte mais fort plaisant à lire. Ca coule comme du Mariel; c'est beau comme du Mariel mais c'est bien de toi.
Quelle chance tu as de composer de la sorte.
merci
passe un bon weekend
je t'embrasse.

Anonyme a dit…

Bien triste ton poème mais magnifique! Tu reprends donc un peu de force semble-t-il et ça fait plaisir. Je t'embrasse. Arlette.

Anonyme a dit…

Un bonsoir rapide et triste mais néanmoins affecteux aux vues des circontances qui nous déchirent en ce samedi... Un ange de plus dans notre ciel depuis ce matin....

Amitiés

gicerilla a dit…

Quel que soit le sujet, vos rimes m'interpellent. Celles-ci plus que d'autres à cause du sujet. Aucune envie de traverser pourtant, jamais, même si sous votre plume l'inévitable devient un peu moins effrayant.

Gérard a dit…

J'ai relu ton poème, j'y vois le souvenir de Mariel, je me trompe peut-être.