- Joséphine, à t’écouter, je jurerais que tu étais là-bas…
- Non, je n’y étais pas mais on me l’a raconté. Tu sais bien comment les gens aiment parler ici et surtout raconter.
- Oui, c’est pour ça que depuis quelque temps je viens te voir maman Joséphine…
- Ecoute la suite…tu sais un maraké s'étale sur plusieurs mois…
Après ces trois jours de fête, il savait très bien que pendant au moins trois mois, il ne reverrait pas Kulinaïlu. Elle le savait aussi et leurs regards à cet instant du départ fut marqué d’émotions.
Déjà dans le village, on se moquait gentiment d’elle, lui parlant de son amoureux. Surtout les plus jeunes, railleurs invétérés. Sa maman essayait de percer les secrets du cœur de sa fille, mais elle restait fermée, sans en dire plus. Oui, elle avait ressenti un petit quelque chose pour ce jeune homme mais ses sentiments étaient encore si frais…
Lorsque le canot ramena les postulants qui n’étaient pas du village, la saison sèche avait bien avancé. Le fleuve avait baissé de plusieurs mètres laissant apparaître de nombreux rochers qui jusque là étaient sous l’eau. On pouvait presque traverser le large fleuve de rochers en rochers. Les sauts se faisaient plus rapides et plus dangereux.
Ce fut à ce moment qu’on demanda aux postulants de construire un abri tepiem, où ils devraient rester claustrés après les épreuves. Ils partirent donc en forêt munis de leurs sabres afin de couper quelques arbres au tronc bien droit et suffisamment long pour assurer la structure du carbet. Jusqu’alors l’enfant qu’ils étaient s’était contenté de regarder les adultes à les construire, aidant ici ou là sans vraiment chercher à concevoir. Là, ils allaient devoir fabriquer leur propre maison : expérience unique. Savoir planter les pieux suffisamment profond pour que l’ouvrage tienne, savoir placer au bon endroit, à la bonne hauteur chacune des poutres servant à supporter les hamacs et enfin et surtout savoir dresser un toit. Tout devait s’imbriquer et tenir.
Il fallait faire ensuite provision de lianes assez solides pour assembler les troncs entre eux et enfin ramasser les feuilles de palmier comou pour réaliser la toiture. Les postulants travaillaient en silence, se concentrant sur la tâche à réaliser. Ils savaient tous qu’ils seraient observés par les anciens. Souvent, ils levaient la tête dans leur direction pour y apercevoir un sourire sur le bord de leurs lèvres. Il n’y avait aucun commentaire ni aucune moquerie juste une présence amie, un encouragement à continuer de bien faire .Le reste du village vaquait à ses occupations.
palmier Comou
La construction leur prit deux journées entières. Cela tisse des liens quand on travaille à la réalisation d’un même ouvrage. Et entre Kulinaïlu et Ulu les regards en disaient long sur les sentiments qui étaient en train d’éclore.
Il s’agissait, ensuite,pour chacun de ces jeunes de confectionner leur chapeau de danse holok.
Un bon début de week- end lecteur...Que ce soit pour toi des jours de repos baignés de soleil et d'amour.
retrouvez- là dans Siamoises qui reste ouvert ici http://mimulata.blogspot.com/ avec nos poèmes (ceux de Marie et les miens) avant que le 10 ne débute notre aventure "Lola et Tomi." Mais je vous en reparlerai dans un prochain billet...
17 commentaires:
merci Muse, d'avoir ouvert la porte de chez toi avec Mariel.
Bonjour Muse.
J'ai eu le temps, ce matin, de rattraper mon retard de lecture; celle de ton récit m'apaise.
Comment dire? Tout est si harmonieux...
Je relirai avec plaisir "Lola et Tomi", on ne se lasse pas des bonnes choses.
Bonne fin de journée, je t'embrasse.
Bonjour Muse... Un agréable moment, pourtant je suis en retard mais je n'ai pu m'empêcher de tout lire... Bonne journée, ici pluvieuse... Bises !
J'ai lu et je continue à me délecter, agréable évasion. Si tout va bien à la rentrée je connais des petites têtes qui seront ravies de l"écouter .Il faudra juste que je la simplifie un peu. Je te promets de ne pas écorcher ton beau texte .
Bisous petite muse
>Cette nouvelle me comble Lyse, être lue par toi sera pour moi un hommage.
Et je pense t'en faire un album pour ta classe ;)
>Camo, la pluie n'est pas loin ici aussi mais le soleil brille dans nos coeurs...
>Rom je vis sur un nuage de paix intérieure et de sérénité. Même au milieu de mes diverses démarches...
>Gérard, cette porte restera ouverte encore longtemps tant j'ai de souvenirs à livrer, de messages à transmettre...
Bonjour Muse,
Voilà donc le nouveau billet, Comme un livre que j'aime et que je lis doucement pour ne pas le terminer trop vite. Ici, tu nous emmène dans un ailleurs plein de chaleur et de tendresse. Et c'est terminé, au prochain billet..
Nous aurions bien besoin d'un peu de soleil, mais il faut s'y résoudre nous n'y pouvons rien faire.
Je t'embrasse Muse et à bientôt. Bon WE à toi.
On vous invite à regarder de belles images!
Tu es une fille attentive et une amie fidèle. J'aimerais beaucoup faire ta connaissance...
Bonsoir Muse.
Le bizoutier se presse, avant que minuit arrive, de distribuer ses bisous d'argent, cuivrés ou dorés.
Je te laisse le choix de la couleur, pour la quantité j'en ai des milliers.
Bonne nuit
Bonjour, Muse.
Construire un abri tepiem...
au milieu d'un ensemble insolie où se nouent des liens d'amour.
Merci, Muse. Et merci aussi pour...la faute corrigée...
Bon samedi.
Je te souhaite une belle journée, soleil ou pluie qu'importe le principal étant dans le coeur... Bises de camo !
Oups ce n'est pas anonyme c'est camo !
merci Muse de toute façon j'ai la clé. bon week-end
Bonjour Muse,
j'ai lu tout ce que j'avais en retard et j'ai passé un moment délicieux.
bonne fin de semaine.
Avec toute mon amitié
Au revoir gentille Muse. Il m'est devenu trop douloureux de tenir un blog car j'ai beaucoup de difficultés à tenir ou debout ou assise.
Je vais être opérée puis irai en repos et ce sera les vacances.
J'ouvrirai un blog à la rentrée en croisant les doigts pour qu'il soit gai et enjoué.
Bisous.
Coucou, j'y suis allée hier. Plaisir d'avoir vu ces photos. Bises et bon week-end.LFD1975
Même si je dois rester peu devant l'ordinateur je suis.....
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