Une poule sur un mur (40)

En réalité, cette dernière charge avait été plus mortelle que les deux précédentes. Les soldats à pied s’étaient regroupés sur les ordres de leur capitaine. Il avait disposé ses hommes sur trois lignes de tir. Il faut dire que le fusil Lebel utilisé par les Français n’avait pas la performance du fusil allemand. Mais cette organisation s’était avéré efficace car il avait fauché bon nombre de nos dragons.

A un moment même, un groupe de nos dragons affronta sur l’aile gauche un groupe de cuirassiers français venus à la rescousse. Ce fut l’instant que Papa choisit pour faire une chute de cheval. Et lorsque son groupe se retira nul n’aurait pu dire que la la chute avait été volontaire. Certains même de ses compagnons l’avaient vu frappé par un sabre et pensaient qu’il était mort ou tout du moins grièvement blessé. Ce fut d’ailleurs la version que l’on nous donnerait deux jours plus tard.

En fait papa avait choisi le bon moment. Deux cavaliers français étaient déjà rentré dans nos lignes. D’autres arrivaient le sabre levé, prêt à frapper. Il glissa alors de sa selle, abandonnant son arme et se plaqua au sol les deux mains sur la tête pour amortir les sabots des chevaux lancés au galop.
Au retour de la charge ennemie qui avait repoussé la patrouille allemande, il se signala aux cuirassiers, levant bien haut les mains.


Ma réflexion des jours à venir devrait m'amener à plus de sérénité...Que votre journée soit douce autant que la mienne sera.