complice avec la Lune

La lune en tapinois, messagère fidèle
Est venue susurrer au creux de mon oreille,
Les secrets poétiques, les serments sensuels
Qu’un chevalier errant déclamait au soleil.

Phébus, le confident, écoutait fraternel
Les propos décousus tenus dans les collines
Par un noble seigneur, mué en ménestrel,
Arpentant les sentiers bordés par l’aubépine.

Il tenait pour sa dame un discours enflammé
Soliloques intimes, plaidoiries viscérales
Que l’astre souverain écoutait amusé
Lorsqu’il lui déposait sa pairie seigneuriale.

Sélène, son amie, qu’il croisait chaque soir
Ecouta sagement la confession privée,
Rapportant à la Dame la flamme et les espoirs
D’un vaillant paladin dans ses pensées troublé.

J’ai composé pour lui, sur mon luth, une aria
Que le vent portera au cœur de son domaine ;
Sa passion me chavire comme un alléluia.
Lui plaira-t-il ce soir d’écouter ma rengaine ?




Douce nuit lecteur, que ton début de semaine ne soit pas trop rude...