mercredi 11 juin 2008

« Regarde comment on prépare les christophines , me dit Joséphine. Ce soir je fais un gratin. C’est un très bon légume. »

Lorsqu’elle se coucha, la petite Kulinaïlu avait encore de larmes au fond de ses yeux à la pensée de la dernière épreuve du piment sec, se demandant ce que demain lui réserverai. La nuit fut courte. Il faisait encore nuit lorsque les danseurs des villages d’en haut reprirent les danses maipuli. Il n’était que quatre heures du matin et déjà les tambours résonnaient et déjà les flutes se faisaient entendre. D’abord doucement, le chant s’amplifia jusqu’à résonner dans la forêt qui s’éveilla. Les singes hurleurs se joignirent à la mélopée, rejoint bien vite par les quiquivis, les paypayos et autres aganmis…


lever dans un carbet


Il n’était bien sûr plus question de dormir mais de reprendre le cours des préparatifs au maraké. D’autres danses allaient s’enchaîner, répondant à celle-ci ; le taphem serait encore échangé au cours de la journée tenu par les gens du haut puis par ceux du bas. On le mettrait à l’abri sous le tukusipan.

Les habitants des villages du haut vinrent alors apporter des fruits près du carbet de réunion : des régimes de bananes, des papayes et de la canne à sucre. Pendant ce temps leurs femmes enduisirent la peau des hommes d’en bas de roucou. Ils posèrent alors quelques fruits au pied du taphem en guise d’offrande. Le reste de fruits resta au village tandis que les hommes quémandèrent encore du cachiri qui devenait de plus en plus rare.

Tous allaient rejoindre les villages d’en haut ou d’en bas. Mais aujourd’hui Kulu allait rester ; lui et les autres. Il n’était plus question de reculer. Ils étaient devenus des momai. Ils vont être commandés par les habitants du village et plus particulièrement par une sorte de parrain qu’ils auront choisi. Il s’agit plutôt d’un maître qui ne prononcera jamais son nom. Et la première fois que Kulu s’entendit appeler i-ekï, mon chien, il eut une sorte de haut le cœur .

Il allait falloir supporter tant de choses pendant les quelques jours qui allaient les séparer des épreuves finales. Il était content de voir que Kunilaïlu était dispensée de ce service de momai. En revanche, il la voyait souvent passer affublée d’une matrone qui n’arrêtait pas de lui donner des ordres et lui parlait mal. Il avait un pincement au cœur à chaque parole déplacée.



ciel de case(je prendrai en photo celui que j'ai chez moi)


On les occupa à confectionner des paniers pour aider au transport du cachiri. Ils tressèrent en silence de liane franche. Quelques hommes étaient là pour les aider. Les momai n’avaient pas le droit de parler ou alors à voix basse, quasi inaudible. En revanche, ceux qui étaient là pour faire avancer le travail plus vite chantaient …
Le jour du départ pour le début des cérémonies était venu ; les momai allaient enfin être présentés.


Douce soirée lecteur.... Je vais passer quelques jours auprès de ma maman jusqu'à lundi. Croisons les doigts pour que l'appartement vu cette après midi soit pour moi...Merci aussi à tous ceux qui sont passés lire Siamoises. J'en remettrai encore deux demain...

7 commentaires:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…
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Anonyme a dit…

à lundi Muse .

Rosie a dit…

Merci pour la suite de cette histoire de de ce rituel de passage, c'est vraiment dur à vivre pour les postulants ces rituels, j'ai assisté à cela au Cameroun.

Bon séjour chez ta maman, prends en bien soin, et j'espère que oui, tu trouveras un appartement à ta convenance.

Bon jeudi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.

herbert a dit…

Bonjour, Muse.
En effen, heureusement que j'ai mon carnet de notes. Non seulement s'y trouvent des mots inconnus qui ne le deviennent plus, mais il sent la poésie...Et cela continue.
Je croise les dogts aussi pour que la chance te sourie.
Bon week-end auprès de ta maman
Et merci pour tout
Bises pour toi

Anonyme a dit…

Je suis venue rattraper mon retard en lecture, avec mes travaux je suis comme on dit "à la bourre" encore une pièce à faire et cela ira mieux mais je suis cassée...

Bonne soirée muse.

Anonyme a dit…

J'ai du retard et j'ai un peu honte ! Je te remercie pour tout tes mots

J'espère que cela à été

Une pensée pour qui tu sais