jeudi 14 juin 2007

Francine Cockenpot

Chansons et nostalgie.


Il m’arrive parfois de fredonner quelques airs que me restitue ma mémoire d’enfants. Il suffit d’appuyer sur certains leviers pour qu’elle fonctionne à plein… moi qui me plains souvent de mémoire défaillante ! Ainsi, lors de promenades début septembre, lorsque la rentrée des classes a déjà eu lieu et que de petites fleurs blanches parsèment nos prairies, il n’est pas rare que je me surprenne à célébrer les colchiques.

Ce petit air entraînant que nous chantions lorsque nous étions enfant au patronage ou en colonie de vacances autour d’un feu de camp, repris en canon me faisait frémir. Aujourd’hui ce souvenir m’émeut encore. Cette chanson était apprise dans les petites classes de l’école élémentaire. Elle évoquait les fleurs et les fruits de l’automne et rappelait aux enfants que les saisons se succèdent et qu’elles restent marquées par une flore particulière.



Je me souviens encore élève avoir lu de nombreux textes sur la rentrée des classes, sur les vendanges ou l’ouverture de la chasse… traditionnels classiques parmi lesquels revenaient sans cesse ceux du grand Meaulnes d’Alain Fournier ou sur la chasse aux bartavelle de Pagnol.

Ah, tous ces chants de mon enfance dont je me souviens encore des paroles. Ces chants intemporels dont les auteurs se perdent dans les temps immémoriaux. Ai-je appris un jour qui les avait composés ? Ainsi je te découvre aujourd’hui, toi qui as laissé dans ma tête ces chants de mes colonies de vacances : colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent…j’ai lié ma botte avec un brin de paille, j’ai lié ma botte avec un brin d’osier…

Aujourd’hui que je peux mettre un nom sur tes textes, aujourd’hui que la magie d’internet me permet de mettre un visage sur l’auteur de ces chansons…
Il a fallu des circonstances particulières pour que je puisse te découvrir. Il a fallu une après- midi d’orage, il a fallu qu’une pile de bouquins soit déposé sur le container d’une poubelle, il a fallu que ma passion des livres soit telle que je ne puisse me résoudre à les voir détruire par la pluie torrentielle que promettait le ciel…

Je viens de terminer « l’Agresseur » de Francine Cockenpot, connue pour les générations d’avant-guerre comme étant l’auteur de tant de chansons familières, de tant de chansons de route comme on les appelait…



Dans ce livre Francine cherche à comprendre pourquoi un homme masqué est venu, un soir chez elle, l’agresser, la laissant pour morte…Elle vient devant Dieu demander le pardon pour elle-même et pour son agresseur. Francine tu as fait partie de ces femmes que l’on bat, que l’on vole… Il t’a volé dis-tu la moitié de tes jours puisque tu en réchapperas, un œil en moins.

J’ai beaucoup aimé le chant « exorcisme » cité dans le livre et tout particulièrement le troisième couplet.

Et si flammes au bois, il fallait d’un sourire
Exorciser le froid des cendres loin du feu
Et si lassé d’aimer il fallait pour haïr
Exorciser l’amour dans un cri silencieux
Et s’il fallait encore avant que de mourir
Exorciser la mort, exorciser l’adieu.

Les dernières lueurs dans le champ dévasté
Révèlent l’incendie plus que lumière d’été…


Que votre journée soit douce et que la nostalgie qui me transporte vous touche un petit peu.

10 commentaires:

marie.l a dit…

lorsque ma nostalgie rejoint la tienne sur des chansons d'écoliers elle ne peut être que douce car ce qui n'est plus aura au moins été et ce furent de belles années.
Bonne journée Muse

Brigetoun a dit…

le souvenr de "colchiques dans les prés" les gosses actuels n'y auront pas droit ?
une sacrée rengaine, avoue
Mais merci de nous parler de son auteur

Anonyme a dit…

"colchiques dans les prés" tout s'efface je ne me rappelle que le titre, rien de dramatique !

tanette a dit…

Une chanson que j'aimais bien et un mot qui m'a marquée : colchique. Enfant, je me demandais à quoi ça pouvait bien ressembler. Bonne journée Muse.

Anonyme a dit…

Colchique dans les prés, je me demande si mon fils connait...

CarrieB a dit…

Ce qui est amusant c'est que, malgré la différence d'âge qui nous sépare, j'aie la même nostalgie vis-à-vis de ces chansons de mon enfance.
Je n'ai que 30 ans mais ai grandi dans un tout petit village, où j'ai appris à écrire à l'aide d'un plumier pleins et déliés!
Toutes ces comptines résonnent encore en moi et c'est avec plaisir que je les enseigne maintenant à mes enfants.

Anonyme a dit…

Elle me touche comme le coq en pot ;-)

Douce nuit mumu
Oli

Le_peintre a dit…

Je n'aime pas l'école, mais je suis docile en cours et discret comme cela je pouvais dessiner et écrire mes pensées sans les remarques des professeurs. Mes entrées de class étaient surtout, en mon souvenir, une soirée d'insomnie et d'appréhension, rien de terrible.

Muse a dit…

Marie: comment oublier ces jeunes années; elles me laissent tant de souvenirs...
Colchiques est effectivement une de ses 800 chansons Brig, et n'en retenir qu'une seule serait sans doute réducteur; mais celle ci au moins fédère.
Gérard...pour toi:
Colchiques dans les près
Fleurissent, fleurissent
Colchiques dans les près
C'est la fin de l'été
La feuille d'automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant

Nuage dans le ciel
S'étire, s'étire
Nuage dans le ciel
S'étire comme une aile
La feuille d'automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant

Châtaignes dans les bois
Se fendent, se fendent
Châtaignes dans les bois
Se fendent sous nos pas
La feuille d'automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant

Et ce chant dans mon cœur
Murmure, murmure
Et ce chant dans mon cœur
Murmure le bonheur
La feuille d'automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant
La feuille d'automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant.

Tanette toi la passionnée de fleurs!

Heure-Bleue:Va falloir que tu demandes à l'Ours de l'apprendre à la Merveille

Carrieb; en 85 j'ai même enseigné en classe unique dans une clase chauffée au poele à bois et avec la bouteille d'encre violette...magique non?

Oli, elle est Liloise, le savais-tu? douce soirée!

Muse a dit…

le peintre, j'aurais pu te réconcilier avec l'école...