Une poule sur un mur (43)

Eberlué, le père Eugène n’en revenait pas. Ainsi la Marie communiquait avec Théo. D’ailleurs, elle venait d’écrire une lettre à son mari et appela Odile.
- « Odile ! Il faut que tu rappelles Fraïhaït. J’ai un courrier pour Papa… »


Odile sortit de l’étable où nous venions de rentrer les vaches pour la nuit. Elle rajouta quelques lignes à la lettre de sa maman, en s’appliquant à l’écriture.. L’école nous avait appris à former les lettres. Au coin de sa bouche sortait un petit bout de langue et les yeux roulaient marquant une attention intense. Elle termina en dessinant un cœur.

Une fois la lettre terminée, elle expédia la cigogne qui descendit la vallée de la Fecht jusqu’à la plaine devant un Eugène toujours aussi époustouflé.

- « Comme ça il va recevoir et te répondre ? »
- Nous aurons sa réponse bientôt Eugène…si tu n’es pas trop pressé de rentrer tu verras…Tu manges la soupe avec nous ce soir ? »
- Ben je ne dis pas non…juste pour voir. Et il tendit son verre vers Marie qui en souriant le resservit.

Maman avait travaillé toute l’après-midi à la marcairie à tourner et retourner les fromages, les frottant à l’eau salée mais aussi des précieux ferments qui se conservaient dans les familles comme le Graal. La cave d’affinage comprenait de grandes étagères faites de lattes de bois de pin. Le fromage pouvait ainsi respirer. Elle était sombre et très légèrement humide pour permettre aux ferments de se développer et aux munster de s’affiner.



Douce journée à mes lecteurs...