Une poule sur un mur (44)
- « Bonsoir Reinilde ! » dit Eugène à Maman lorsque celle-ci pénétra dans la Stube. Il se leva, enleva sa casquette et la remit dès qu’il eut embrassé maman. Marie sortit un troisième verre qu’elle lui tendit Et tous trois trinquèrent au retour des hommes, de leurs hommes. L’absence commençait à se faire ressentir, absence pendant laquelle le corps ne réagit plus comme avant, où l’obstination dans le travail l’emporte sur la réalité du monde des vivants ;travailler pour ne plus penser.
- Père Eugène, des nouvelles du front ?
Et l’Eugène ne put que répéter ce qu’il savait c’est à dire le peu de chose que la brise apportait et déposait ça ou là dans le creux de ses oreilles.
- « Rien du régiment de ton mari, hélas ! »
A présent Théo approchait de la ville de Neu-Brisach. Son régiment établit le camp en dehors de la ville L’agitation était à son comble. Partout dans la plaine brûlaient des feux de camp. Aussi loin que l’œil pouvait porter, on pouvait voir monter les escarbilles chaque fois que quelqu’un rajoutait du bois sec dans les foyers. On eût cru voir une multitude de feu de la Saint-Jean. L’effervescence des premiers jours était retombée, la joie de vaincre rapidement aussi. Un silence pesant s’installait de place en place. La fatigue, la tension et les durs combats de la veille laissaient des traces visibles sur les visages et dans les corps.
Tous les soldats se demandaient le pourquoi de ce recul. Ils n’étaient pas dans le secret des états majors et personne ne se serait avisé de poser des questions qui de toutes manières seraient restées sans réponse.
Bien sûr, on aurait pu leur expliquer que cela faisait partie d’un plan, qu’on cherchait à attirer les ennemis assez haut dans la plaine pour pouvoir réduire leur armée d’Alsace naissante. La septième armée allemande était plus forte numériquement et d’expérience que la première armée française et cette façon de procéder avait fait l’objet d’un plan établi : une opposition forte de face et couper leur retraite, en les contournant par les Vosges.
Bon début de semaine lecteur, dans la douceur d'un lundi matin encore teinté des bonheurs du dimanche. Un petit salut amical à mon fidèle lecteur américain.
10 commentaires:
bon début de semaine Muse...
Bonne semaine à toi aussi en ce début d'été qui a du mal à prendre sa place.
on connait la fin de l'histoire en général, mais pas pour eux. Ces récits de gens dans la guerre sont la meilleure façon de plaider contre, non ?
merci Marie qu'il en soit de même pour toi et qu'elle se finisse au mieux!;o)
Ici pourtant Tanette on y est en plein!
Tout à fait d'accord avec toi Brig, stupidité de la guerre à mettre d'ailleurs en lien avec la chanson du déserteur de Vian, mis dans mon juke box
Effectivement il y a des hauts et des bas mais, il y a t'il un milieu ?
passe une bonne semaine
Bises
"cette poule, il me tient à coeur de la finir" je ne m' y "au pot" z'pas ! bien chaude pour moi !
C'est curieux comme les histoires de guerre ont toujours un denominateur commun qui transcende les epoques et la geographie.
Un juste milieu Bruno!
Gérard merci de ta compréhension même si je sens que tu veuilles lui tordre le cou
Merci de ce commentaire Nathalie, guerre que je n'ai heureusement pas connue;Seule mon imagination travaille et aussi les récits entendus ou lus ici ou là
Et ton imagination est débordante ;-)
Belle soirée
Oli
Chic une poule au pot !!!
Enregistrer un commentaire